RÉFLEXION DE FIN D’ANNÉE | LA NEUROSCIENCE – PRÉCIEUSE ALLIÉE
Ah, le fameux bilan de fin d’année! Vous savez, celui que l’on fait pour le travail et qui se transforme en bilan personnel? C’est le recul qui nous fait apprécier nos réalisations de l’année pour sauter avec enthousiasme dans la suivante. Nous ancrons nos apprentissages. Nous cultivons la gratitude et nous identifions ce qui est important pour nous. Ce sont des moments de réflexion focalisée et de consolidation globale. Nous en ressortons avec des « choses à faire » et de nouveaux objectifs, souvent plus ambitieux que ceux de l’année précédente.
Et si, pour continuer à progresser, on se laissait tenter par le vide?
À une époque où la pleine conscience est valorisée, il ne nous viendrait peut-être pas à l’esprit de ne pas focaliser notre attention sur quelque chose, pas même sur notre respiration et de nous laisser porter tout simplement par un vide douillet, une douce contemplation.
Cette année, la neuroscience peut faire partie de votre bilan de fin d’année
L’article We’re Doing Downtime Wrong du site Neuroleadership.com traite des avantages de s’accorder des moments de « vide ». L’auteur définit le downtime comme un temps d’arrêt de l’esprit où nous n’avons aucun but précis, où nous ne nous concentrons pas pour résoudre un problème, où nous ne tentons pas de comprendre comment telle nouvelle information pourrait nous aider dans la recherche d’une solution, etc.
Il faut savoir que notre cerveau est composé de deux réseaux neuronaux qui ne peuvent s’activer en même temps : le réseau exécutif central et le réseau du « mode par défaut ». Lorsque nous portons notre attention sur une tâche, par exemple, c’est le réseau exécutif central qui est aux commandes. Inversement, lorsque nous sommes au repos, en « errance mentale » (mind-wandering) ou dans nos pensées, le réseau du « mode par défaut » s’affaire. Or, c’est ce même réseau cérébral qui contribue à notre imagination et à notre créativité.
Ne « rien faire » de productif ne serait donc pas du temps perdu!
Pour tendre vers un nouvel équilibre, développons notre flexibilité psychologique et neurologique et entamons du bon pied la nouvelle année. Renouvelons notre approche en sollicitant les deux réseaux neuronaux de notre cerveau et ainsi créer de nouvelles stratégies.
Concrètement, il s’agit de coucher sur papier notre bilan et de nous projeter dans l’avenir pour nous aider à entreprendre la suite. Bien sûr, on peut se fixer des objectifs ambitieux, mais il importe qu’ils soient atteignables. Une fois ceux-ci établis, il reste à les morceler en actions simples, faciles et mesurables, sans oublier de se laisser inspirer par la nouveauté!
À vous de jouer!
1. Prenez le temps de faire un bilan réfléchi
Préparez quelques questions et notez spontanément vos réponses. Les questions peuvent être :
- De quoi suis-je le(la) plus fier(ière)? Le(la) moins fier(ière)
- Quelle force ou quel talent m’a permis d’accomplir ce que j’ai réalisé cette année?
- Où suis-je rendu(e) par rapport à ce que je souhaitais?
- Qu’est-ce que je retire de mes apprentissages?
- Si je me projette dans 12 mois, qu’est-ce qui fera que je serai satisfait(e) de ma situation?
2. Vivez le vide, laissez votre esprit errer
Choisissez une activité contemplative et laissez-vous porter sans but, sans objectif, pendant au moins 20 minutes. Et déconnectez-vous de la technologie. Par exemple, regardez au loin par la fenêtre; allez dehors pour simplement contempler la nature, marcher dans un parc ou dans la forêt; savourez, sans rien faire, les minutes après un exercice physique; prenez un bain, etc.
Ensuite, prenez le temps d’observer ce qui émerge de ce nouvel espace qu’est le vide :
- Comment était mon expérience?
- Quelles sont les pensées ou les idées qui surgissent maintenant?
- Quel est mon état tête-cœur-corps et que dit-il sur moi?
- Quelles sont les idées ou les actions qui ont émergé?
3. Revenez à votre bilan et complétez-le
Inspiré(e) de vos observations précédentes, déterminez des objectifs stimulants, atteignables et mesurables.
- Qu’ai-je envie de continuer à faire? Qu’ai-je envie de faire différemment?
- Que dois-je arrêter de faire ou laisser aller l’an prochain
- Comment puis-je opérer les changements que j’ai évoqués? Comment puis-je morceler mes objectifs en petites étapes réparties de façon réaliste dans le temps?
4. Laissez-vous tenter par des actions qui créent la flexibilité neuronale
Nous savons maintenant que d’activer de façon délibérée nos deux réseaux neuronaux s’avère judicieux : pourquoi ne pas essayer d’augmenter notre plasticité neuronale pour vivre encore plus pleinement et entièrement? Voici quelques idées[1] qui peuvent vous aider à progresser tout en étant en meilleure santé :
- Danser : Réduit le risque d’Alzheimer et augmente la connectivité neuronale.
- Dormir : Encourage la rétention des apprentissages grâce à une meilleure connectivité des neurones.
- Utiliser sa main non dominante : Peut contribuer à créer de nouveaux réseaux neuronaux et augmenter la connectivité des neurones.
- Jeûner de façon intermittente : Encourage la croissance des neurones, améliore de façon générale la fonction cognitive et diminue le risque de maladies neurodégénératives.
- Apprendre à jouer un (nouvel) instrument de musique: Augmente possiblement les connexions entre les différentes régions du cerveau et aide à créer de nouveaux réseaux neuronaux.
Vous pouvez vous inspirer de cette démarche simple pour une approche intégrée de bilan de fin d’année. Il y aussi la possibilité de solliciter l’aide d’un(e) coach qui vous aidera à faire émerger ce qui est important pour vous et à migrer vers l’existence dont vous avez envie.
En cette fin d’année, osez le vide pour une vie pleine en 2022!
[1] Extraits du cours sur la neuroplasticité du Dr Irena O’Brien, Ph. D., Neuroscience School. Traduction libre.